Le Comité irlandais de protection des données (DPC) a récemment annoncé une enquête sur le réseau social X (anciennement Twitter) d'Elon Musk. L'enquête porte sur l'utilisation potentielle, sans transparence ni base légale, de publications publiques d'utilisateurs européens pour entraîner son chatbot Grok AI. L'enquête se concentre sur XIUC (X Internet Unlimited Company), devenu responsable officiel des données des utilisateurs européens à partir du 1er avril 2023, anciennement connue sous le nom de Twitter International Unlimited Company (TIUC).

Enquête par questionnaire, rapport de données

Source : Image générée par IA, fournie par Midjourney

X, en tant que plateforme de médias sociaux, utilise le contenu généré par les utilisateurs pour entraîner ses modèles d'apprentissage automatique, notamment en collaboration avec xAI. Il utilise des données publiques, y compris les publications, les profils et les interactions des utilisateurs, pour développer et améliorer le chatbot Grok. Cette pratique soulève des inquiétudes quant à la protection de la vie privée, car les utilisateurs sont implicitement considérés comme consentants à l'utilisation de leurs données, ce qui soulève des questions sur la conformité à la réglementation en matière de protection des données.

La relation entre XIUC et xAI s'est intensifiée en mars 2023, lorsque xAI a acquis la plateforme de médias sociaux par le biais d'une transaction entièrement en actions de 33 milliards de dollars, plaçant ainsi les données et les modèles d'intelligence artificielle sous le contrôle de Musk. Le DPC a déclaré dans un communiqué que l'enquête examinerait une partie des données contrôlées par XIUC, à savoir les données personnelles contenues dans les publications publiques des utilisateurs de l'Espace économique européen (EEE) sur la plateforme X, afin de déterminer si le traitement de ces données personnelles est conforme aux exigences de l'entraînement du modèle Grok AI.

Ces dernières années, les entreprises contrôlant les grands modèles linguistiques (LLM) sont souvent scrutées par les autorités de régulation européennes. Par exemple, OpenAI fait face à des plaintes au titre du RGPD concernant son chatbot ChatGPT, qui pourrait fournir des informations inexactes sur des personnes, et est accusé de ne pas disposer de moyens de correction des erreurs, ce qui pourrait constituer une violation du droit de rectification des personnes. L'UE est d'ailleurs devenue la première région au monde à adopter une législation complète sur l'intelligence artificielle, à savoir l'AI Act.

Pour X, les enquêtes européennes sont devenues monnaie courante. La plateforme de médias sociaux de Musk a été parmi les premières à faire l'objet d'une procédure formelle au titre de la loi européenne sur les services numériques (DSA). Fin 2023, la Commission européenne a lancé une enquête sur X, car ses obligations en matière de gestion des risques, de gestion du contenu et de transparence des algorithmes ne seraient pas respectées au titre de la DSA, compte tenu de son influence significative sur la plateforme de médias sociaux.

Cette enquête intervient dans un contexte de tensions commerciales transatlantiques croissantes, bien que le DPC affirme qu'elle n'est pas directement liée aux tensions commerciales actuelles et qu'il suit ce problème depuis l'été dernier. Nous avons contacté X pour connaître son point de vue sur cette affaire, mais nous n'avons pas encore reçu de réponse.

Points clés :

📌 Le Comité irlandais de protection des données enquête sur la plateforme X d'Elon Musk pour vérifier la conformité de son utilisation des données des utilisateurs européens par Grok AI.

📌 La collaboration entre X et xAI soulève des inquiétudes quant à la vie privée, car des publications publiques d'utilisateurs pourraient être utilisées pour l'entraînement de données sans consentement.

📌 Cette enquête n'est pas liée aux tensions commerciales transatlantiques actuelles ; le DPC suit ce problème depuis l'été dernier.