Récemment, Figma a envoyé une lettre de cessation et d'abstention à Lovable, lui demandant de cesser d'utiliser le terme « mode développeur ». Figma affirme avoir enregistré avec succès ce terme comme marque de commerce l'année dernière. Selon les archives de l'Office américain des brevets et des marques, Figma possède effectivement une fonctionnalité appelée « mode développeur » dans son outil de conception, et ce terme est protégé par une marque.

Cependant, cette controverse n'est pas simple. En réalité, le terme « mode développeur » est une expression standard courante dans de nombreux logiciels. De grandes entreprises comme Apple (iOS), Google (Chrome) et Microsoft (Xbox) utilisent ce terme pour désigner une fonctionnalité d'édition réservée aux développeurs. De plus, de nombreux projets logiciels open source et des produits Atlassian plus anciens comportaient des noms de fonctionnalités similaires. Par conséquent, la capacité de Figma à détenir seule les droits de marque de ce terme est devenue un point de discorde au sein de l'industrie.

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Source : L'image a été générée par IA, fournie par Midjourney.

Figma a répondu que sa protection de marque ne concernait que l'abréviation « Dev Mode », et non le terme générique « mode développeur ». La société a souligné que si elle ne défendait pas cette marque, elle risquait de voir le terme devenir un terme générique, ce qui lui ferait perdre ses droits de marque. Néanmoins, les réactions sur Internet sont nombreuses et remettent en question le fait que « mode développeur » soit déjà un terme générique, et que l'enregistrement de la marque de Figma ne devrait peut-être pas être soutenu.

Anton Osika, fondateur et PDG de Lovable, a déclaré que son entreprise n'avait pas l'intention de changer le nom « mode développeur ». Il a insisté sur le fait que Figma devrait se concentrer sur l'amélioration de la qualité de ses produits plutôt que sur le marketing par le biais de poursuites pour violation de marque. Lovable a également publiquement affirmé que son produit était un concurrent de Figma, mettant en avant la technologie de « codage atmosphérique » qui permet aux utilisateurs de générer du code à partir d'invites textuelles et de fournir des fonctionnalités d'édition. Depuis son tour de financement de série A de 15 millions de dollars en février dernier, Lovable a rapidement gagné en popularité, attirant de nombreux utilisateurs, notamment des développeurs et des designers qui ne souhaitent pas dépendre des outils de conception traditionnels.

Cet événement met également en lumière la concurrence féroce entre Figma et Lovable. La valorisation de Figma avait atteint 12,5 milliards de dollars il y a un an, tandis que Lovable remet en question sa position sur le marché en quelques mois seulement. Un porte-parole de Figma a déclaré que, bien que le terme « mode développeur » apparaisse sur plusieurs plateformes, les différences fonctionnelles significatives entre Lovable et Figma ont conduit Figma à agir pour protéger ses droits de marque.

Plus inquiétant encore, Figma a récemment déposé un document confidentiel pour une introduction en bourse. Cette controverse sur les marques pourrait constituer un risque potentiel pour Figma, notamment si le litige s'intensifie, ce qui pourrait exercer une énorme pression financière sur les jeunes entreprises comme Lovable.

Concernant les perspectives du « codage atmosphérique », Dylan Field, co-fondateur et PDG de Figma, s'était auparavant montré sceptique quant à cette technologie, estimant qu'elle était rapide mais présentait des problèmes de déconnexion entre la conception et le code dans les applications réelles. Cependant, Anton Osika de Lovable ne semble pas s'inquiéter de ces critiques, partageant même publiquement sur les médias sociaux la lettre de cessation et d'abstention de Figma, accompagnée d'un emoji souriant, suggérant qu'il n'a pas peur de ce double défi juridique et commercial.

Alors que la querelle continue de s'intensifier, le duel entre Figma et Lovable deviendra sans aucun doute un sujet important dans le secteur technologique. Cette bataille autour d'une marque pourrait en réalité être une lutte pour l'innovation technologique et la domination du marché.