Récemment, le gouvernement britannique a subi un revers majeur dans son processus de mise en œuvre d'une législation liée à l'intelligence artificielle (IA). La Chambre des lords – ou la chambre haute – a proposé une modification à la loi sur « l’utilisation et l’accès aux données » du gouvernement, visant à renforcer la protection des créateurs de contenu. Cette modification a suscité une large attention et débat.

Selon les lois actuelles, le gouvernement travailliste souhaite introduire une exception au droit d’auteur permettant aux IA génératives commerciales d’accéder aux données nécessaires pour former leurs modèles sans obtenir de permission des créateurs. Cette proposition a suscité une vive opposition de la part du monde culturel, avec plus de 400 artistes et créateurs signant une pétition pour exhorter le gouvernement à abandonner ce projet. Parmi eux figurent des personnalités bien connues comme Paul McCartney, Elton John et Dua Lipa.

Au sein de la Chambre des lords, Beeban Kidron, membre de l’institution, a proposé une modification qui a été approuvée par un vote de 272 voix contre 125. Cette modification oblige les créateurs à donner leur consentement lorsqu’un travail est utilisé et leur accorde le droit de savoir qui utilise leur œuvre et quand. Cette réalisatrice, connue pour avoir dirigé *Le Journal de Bridget Jones*, a déclaré que les entreprises d'IA volent certains des actifs culturels et économiques les plus précieux du Royaume-Uni.

Kidron a souligné que les créateurs ne contestent pas la valeur créative et économique de l’IA, mais rejettent l'idée que les créateurs doivent offrir gratuitement leurs œuvres pour construire l’IA, puis louer ensuite leurs propres fruits de travail auprès de ceux qu’elle qualifie de « voleurs ». Elle a cité des exemples tels que les droits d’auteur sur *Harry Potter*, la musique de tous les éditeurs britanniques, la voix des stars hollywoodiennes et les conceptions emblématiques de sacs de luxe, tous faisant partie des droits intellectuels des créateurs.

Pour sa part, Maggie Jones, ministre numérique du parti travailliste, a averti que trop de contraintes risquent de décourager de nombreux « innovateurs en IA », notamment des entreprises britanniques locales, à envisager de continuer à développer et à fournir leurs services dans le pays.

Cette loi sera renvoyée à la Chambre des communes après la révision de la Chambre des lords pour une discussion ultérieure. Rappelons que Keir Starmer, leader du parti travailliste, avait proposé en janvier un « plan d'action » pour faire du Royaume-Uni le leader mondial de l’IA, revitaliser l’économie britannique affaiblie, tout en promettant une réglementation flexible.

Points clés :

🌟 Le projet de loi sur l’utilisation des données IA du gouvernement a été rejeté par la Chambre des lords, renforçant la protection des droits des créateurs.

✍️ Plus de 400 artistes ont uni leurs forces contre l’utilisation non autorisée de données, tandis que des célébrités bien connues ont exprimé leur opposition.

🔄 La loi retournera à la Chambre des communes pour une discussion supplémentaire, la trajectoire future de la réglementation IA reste incertaine.